J'ai rédigé avec mon collègue sénateur Jean-Pierre Leleux un rapport intitulé « Faire connaître et partager les cultures scientifique, technique et industrielle : un impératif ». Nous y préconisons notamment de développer les actions de médiation des chercheurs et de mieux les valoriser dans les progressions de carrière. Nous recommandons également la nomination, au sein des établissements de recherche, d'un référent à l'égalité entre les femmes et les hommes, chargé de prévenir les discriminations, et la présentation par les universités et les organismes de recherche d'un rapport annuel sur ce sujet. Nous proposons même de conditionner une partie de la dotation des organismes de recherche à la prise de mesures en faveur de l'égalité femmes-hommes. Pouvez-vous vous engager à agir dans le sens de ces préconisations ?
La Mission pour la place des femmes au CNRS travaille à la mise à jour du recensement des recherches françaises sur le genre, au-delà des sciences humaines et sociales, et sur la comparaison des recherches françaises avec celles d'autres pays. Les ubuesques polémiques actuelles ne doivent pas nous faire oublier que ce champ de recherche est fondamental pour identifier et analyser les inégalités entre les femmes et les hommes, ainsi que pour distinguer ce qui relève du biologique de ce qui relève de la construction sociale, et plus généralement pour mieux comprendre les rapports sociaux de sexe. Pouvez-vous nous assurer que les chercheurs et chercheuses qui travaillent au CNRS sur la question du genre ont le soutien de leur direction ? C'est dans des moments comme celui que nous traversons que nous avons besoin d'eux pour expliquer à nos concitoyens ce dont on parle et pour dissiper ce qui relève du fantasme.