Monsieur le président, madame et monsieur les ministres, mes chers collègues, le groupe UDI défend, vous le savez, une Europe fédérale plus forte : une Europe économique, certes, mais aussi et tout autant sociale, dans laquelle la solidarité doit constituer le ciment commun des peuples.
Notre Union européenne dispose d’une force de travail de 250 millions de personnes et d’une population de plus de 500 millions d’habitants. Mais, avec un taux de chômage de 11 %, une augmentation incontestable de la pauvreté et un creusement notable de certaines inégalités, l’Europe se voit trop souvent accusée de tous les maux. Et le travail détaché n’échappe pas à cette règle : la figure du travailleur détaché semble même avoir pris dans les esprits le relais du plombier polonais, pour devenir ce que Gilles Savary a qualifié de « nouvel épouvantail de l’europhobie », celui qui concentre toutes les peurs, celui que l’on pourrait rendre responsable des difficultés que connaît aujourd’hui l’Europe.
Mes chers collègues, prenons garde à ne pas instrumentaliser les problématiques relatives au détachement et à ne pas remettre en cause le principe de la liberté de circulation, garanti par le traité de Rome et qui constitue l’un des fondements de l’Union européenne. Ce n’est pas le principe même de la mobilité qui doit être revu, mais bien ses modalités, car la mobilité est avant tout une chance pour l’Europe et pour la France.