Donner la possibilité à nos jeunes d’étudier à l’étranger, permettre à des entreprises de détacher leurs cadres et leurs spécialistes en Europe, cela constitue un atout pour notre économie. D’ailleurs, avec quelque 300 000 salariés français détachés à l’étranger, la France recourt elle-même largement à cette procédure : elle est le troisième pays détachant des travailleurs, derrière la Pologne et l’Allemagne. Soyons clairs : la directive « détachement » n’est pas responsable du développement du travail illégal sur le territoire de l’Union européenne. Nous voyons bien que la recherche effrénée et sans limite d’optimisation sociale n’a pas attendu cette directive pour prospérer. Je dirais même que sans le corpus de règles contenu dans la directive actuelle, l’application aveugle du principe de libre circulation aurait sans doute causé des phénomènes de travail temporaire frauduleux encore plus désastreux que ceux auxquels nous avons assisté ces dernières années.