Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 25 février 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises en centrafrique débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Souvenez-vous, monsieur le Premier ministre, des propos de Jean-Louis Borloo, vous enjoignant ici même, il y a quatre mois, de responsabiliser les États voisins et l’Union africaine, de mobiliser l’Europe et de rassembler la communauté internationale pour que le calme revienne rapidement et durablement dans cette partie de l’Afrique. Malheureusement, comme au Mali, le Gouvernement français fait cavalier seul alors qu’en 2008, par exemple, l’intervention française au Tchad avait été lancée dans le cadre de l’EUFOR Tchad-RCA avec douze contingents européens, grâce aux efforts du ministre de la défense Hervé Morin. Vous êtes restés sourds à ce conseil et pas assez sensibles aux leçons de cette expérience.

Bien sûr, nous nous réjouissons de l’envoi d’une force européenne, initialement de 500 hommes, portée ensuite à 1 000 hommes, cantonnés à une présence statique de protection de l’aéroport de Bangui et de quelques quartiers. Mais un acte politique fort, dans une opération de cette nature, ne saurait se résumer à un acte symbolique tel que celui-ci, d’autant que cette force serait pour le moment composée en grande partie de Français, de nos amis estoniens et géorgiens ainsi que de quelques éléments roumains et polonais. Mais tous les grands pays européens en sont absents car, en réalité, l’Europe ne nous suit pas.

Lors d’une question d’actualité en décembre, j’avais également été le premier à demander, au nom du groupe UDI, l’envoi de forces de gendarmerie européennes. Nous nous réjouissons d’avoir été entendus, même symboliquement, avec l’envoi d’une cinquantaine de gendarmes mobiles, car la nature même de nombre d’opérations est de type maintien de l’ordre autant que militaire. L’effort de Sangaris pour remettre la gendarmerie centrafricaine sur le terrain avec ses propres moyens, en lui offrant un repas par jour, est louable et méritoire.

Il faut également prendre en compte le coût des OPEX en temps de crise. Alors que plus de 100 millions d’euros ont déjà été engagés, vous devez, monsieur le Premier ministre, dire à la représentation nationale quel sera le coût total en 2014 et si celui-ci, conformément à vos engagements, sera supporté par le budget de la nation et non par celui de la défense.

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