Contrairement à ce qu’a affirmé le président Chassaigne, il n’y a pas eu d’aggravation de la situation. Je me suis rendu trois fois en République Centrafricaine depuis deux mois et demi ; j’ai pu constater les progrès réalisés en matière de sécurisation. Si nos forces n’étaient pas intervenues, il y aurait effectivement eu une aggravation et des massacres de masse. Aujourd’hui, un certain nombre de quartiers de Bangui sont sécurisés. On circule dans Bangui, les taxis, les écoles fonctionnent, ce qui n’était pas le cas auparavant. Aujourd’hui, j’en informe l’Assemblée nationale, l’université vient de rouvrir. Il y a donc eu des progrès sensibles grâce à l’intervention de nos forces en République Centrafricaine, même si, dans la province, la sérénité et la sécurité ne sont pas encore revenues. Mais on ne peut pas dire qu’il y a eu une aggravation du fait de l’opération Sangaris.
Notre intervention a également donné un coup d’arrêt à la déliquescence de l’État et permis la mise en place d’une équipe de transition politique dont les uns et les autres ont bien voulu souligner le sérieux et la volonté.
Notre intervention a également permis aux ONG de retrouver une certaine capacité d’action, même si elle n’a pas encore atteint sa plénitude ; il n’empêche qu’au départ, les ONG étaient totalement incapables de venir en aide aux nombreuses populations en souffrance.
Il y a donc eu, en deux mois et demi, beaucoup d’avancées, sinon une nouvelle donne dans la situation en République Centrafricaine. Et contrairement à ce qui a été dit, nous ne sommes pas seuls dans cette affaire : les forces centrafricaines, dans les différentes interventions des uns et des autres, sont souvent passées par pertes et profits. On les ignore…