Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 12 février 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Chantal Guittet disait à l'instant que la Russie avait hérité de certains points forts de l'ex-URSS. Mais le domaine de la santé publique n'a pas été évoqué. L'URSS était le pays qui avait le meilleur taux de couverture vaccinale au monde, qu'en est-il aujourd'hui ? Quid de l'évolution de la démographie, de la durée de vie ? Malgré l'alcoolisme qui est un problème fort connu, il semble que l'espérance de vie augmente en Russie.

Le rapport évoque par ailleurs le « grand malentendu » entre l'Union européenne et la Russie, et c'est le moins qu'on puisse dire. Cependant, certains ont bien tiré leur épingle du jeu dans ce contexte – je pense évidemment à l'Allemagne – pendant que d'autres ont été relativement marginalisés – en l'occurrence la France. Pour le commerce, domaine où la Russie offre des opportunités très fortes, nous partons donc avec un train de retard.

Il y a enfin le problème de la « Russie mal-aimée ». Je suis persuadé que sur les 65 % où 70 % des français qui disent ne pas aimer la Russie, 95 % ne savent pas pourquoi. En fait, à travers le personnage de Vladimir Poutine, c'est encore le procès de l'URSS que l'on fait a posteriori. L'opinion publique française analyse toujours les événements avec une certaine latence. Le grand malentendu reste l'épisode Gorbatchev. La France, qui avait été si prompte à dénoncer le régime communiste, est restée passive et indifférente face à l'immense bouleversement qui se produisait. Elle n'a apporté aucune aide particulière à ceux qui cherchaient la liberté et cela n'est pas sans conséquence aujourd'hui sur notre commerce extérieur.

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