Vos questions témoignent du caractère multiforme du dossier Erasmus.
L'objectif est d'insérer 650 000 apprentis dans le dispositif Erasmus +. Mes auditions de responsables de CFA, de MFR et de Compagnons du devoir ont en effet clairement montré que la maîtrise linguistique constitue bien le véritable obstacle, surtout en lycée professionnel. Parmi les étudiants préparant un brevet de technicien supérieur (BTS), contrairement à ce qu'on pourrait espérer, c'est déjà un problème largement avéré ; il l'est plus encore pour les lycéens suivant la filière professionnelle. Je remarque que 51 % des stages s'effectuent en langue anglaise. Une piste déjà à l'oeuvre dans les établissements scolaires, et sur laquelle il faudra réfléchir, consiste à mettre l'accent sur l'acquisition de compétences linguistiques par domaines professionnels. Dans le cadre de la réflexion sur les programmes, il conviendrait d'ailleurs de se pencher sur les exigences en matière de savoirs et de compétences linguistiques à avoir à l'égard des jeunes d'une branche professionnelle ou d'un secteur d'activité donnés.
Les crédits sont établis en pourcentages, avec une part de fongibilité entre les différents secteurs. J'avais déjà souligné, en juin dernier, la nécessité de rester vigilant quant à cette fongibilité, afin d'éviter que des pratiques déjà bien rodées, comme les échanges dans le cadre universitaire, ne se fassent au détriment de l'enseignement professionnel et technologique.
Au même titre qu'un statut de l'apprenti me paraît nécessaire, une définition et un statut harmonisés du stagiaire sont nécessaires, tant les définitions en France et à l'étranger différent. Un stage en France appartient au cursus universitaire et s'inscrit dans une période partagée entre l'école et l'entreprise alors que, dans d'autres pays européens, le stage intervient davantage comme un exercice d'application.