Intervention de Gwenegan Bui

Réunion du 26 février 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwenegan Bui :

Alors que l'Assemblée a adopté cette semaine une proposition de loi dans la lignée de la directive européenne sur le détachement des travailleurs afin d'éviter que les travailleurs européens soient mis en concurrence entre eux, remercions notre collègue, Mme Seybah Dagoma, d'engager l'opération Restore Hope pour que l'Union européenne regagne les coeurs de nos concitoyens !

La concurrence fiscale, sociale et monétaire devant laquelle nous restons impuissants fait des ravages dans nos économies. Elle alimente le désamour des peuples pour l'Europe devenue le cheval de Troie du libre-échange sur lequel il semblait jusqu'alors impossible de seulement s'interroger. Je suis heureux de constater qu'aujourd'hui l'Assemblée débat d'un sujet qui n'est plus tabou.

Les alinéas 40 et 41 de la proposition de résolution européenne me semblent particulièrement bienvenus. Ils appellent notamment à « un assouplissement de la réglementation européenne sur les aides d'État investies dans l'innovation des entreprises, d'une part, et sur les concentrations d'autre part afin de favoriser la constitution de “champions européens” d'envergure internationale ». Comment pouvons-nous garantir que la Commission européenne appliquera à l'avenir ce principe de bon sens qu'elle n'a de cesse de piétiner aujourd'hui ?

Selon l'alinéa 61, « l'Union européenne doit limiter les prises de positions pour les activités spéculatives sur les marchés dérivés de matières premières agricoles dans le cadre de la réforme de la directive relative aux marchés d'instruments financiers ». La spéculation sur le blé, le colza ou le riz est inacceptable tant sur le plan moral que sur le plan économique. Ces pratiques ont en effet des conséquences directes sur le quotidien des producteurs et des consommateurs. Elles dérégulent les marchés et peuvent susciter des révoltes comme celles qui se sont déroulées au Moyen-Orient. Tout l'objet de la loi de séparation et de régulation des activités bancaires votée l'été dernier consistait d'ailleurs à interdire la spéculation aux banques. Il ne saurait donc être question à mon sens que l'Union européenne se contente de « limiter » de telles activités ; elle doit les interdire. Pouvons-nous remplacer un terme par l'autre ?

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