Monsieur Turmes, je peux comprendre que le Bade-Wurtemberg porte sur Fessenheim un regard différent, mais cette centrale représente l'équivalent de 85 % de la consommation de ma région. Je rappelle, en outre, que le Bade-Wurtemberg achète de l'énergie à la centrale aux heures creuses et que nos amis allemands en sont les partenaires.
Madame Huet, l'émergence du gaz de schiste aux États-Unis bouleverse en effet le marché de l'énergie en entraînant la baisse du prix du charbon et de la tonne de CO2 ainsi que la relance des centrales à charbon. Dans ce contexte, que pense GDF Suez du marché européen de l'énergie ? Comment votre entreprise envisage-t-elle le développement du mix français ?
Comment donner de la visibilité aux prix de revient dans la durée ? Compte tenu des incertitudes géopolitiques, techniques et politiques qui pèsent sur l'exploitation des gaz de schiste en Europe, quel niveau d'indépendance énergétique minimal faut-il garantir à nos pays pour que leur économie ne soit pas trop exposée aux évolutions du prix du gaz ?
Monsieur Turmes, l'Allemagne a choisi d'engager la transition énergétique en sortant du nucléaire et en promouvant de façon volontariste les énergies renouvelables. Que pensez-vous de cette orientation ?
La production d'électricité en Allemagne est issue pour 45 % du charbon – dont 26 % de la lignite, dont la production vient d'atteindre son niveau le plus élevé depuis la réunification – pour 23 % des énergies renouvelables et pour 15 % de l'énergie nucléaire. Cette nouvelle répartition a entraîné une augmentation des émissions de gaz à effets de serre de 2 % en 2012 et de 2 % en 2013. Les conséquences des rejets de particules fines sur la santé des citoyens sont-elles prises en compte ?
Par ailleurs, le prix de l'électricité a atteint les limites du supportable en Allemagne. Jusqu'à quel niveau, selon vous, les consommateurs allemands accepteront-ils ces augmentations ?