Votre intervention tranche singulièrement avec la précédente. En effet, les rapports de l'ASN mettent en évidence que, par le passé, EDF n'a pas suffisamment anticipé le vieillissement des équipements ni pris en compte le retour d'expérience internationale. En outre, EDF n'identifierait pas assez tôt les équipements importants pour la sûreté. On note également des problèmes d'approvisionnement. L'inspecteur général de sûreté nucléaire et de radioprotection, qui fait partie des personnels d'EDF, relève, dans son rapport de 2012, une augmentation de plus de 40 % du nombre d'événements significatifs de sûreté provenant d'activités de maintenance, dont la dégradation régulière est préoccupante, malgré le volume des interventions pratiquées ces dernières années.
Le président de l'ASN et le président de la commission de régulation de l'énergie (CRE) estiment qu'une partie des problèmes actuels est liée au défaut d'investissement dans les centrales nucléaires pendant une dizaine d'années. Pouvez-vous nous donner une explication ?
Estimez-vous qu'EDF consacre suffisamment de moyens humains aux activités de maintenance, sachant que, selon l'ASN, la moitié des problèmes survenant pendant la maintenance sont dus à EDF, et que l'autre moitié est imputable aux prestataires ? Dans ces conditions, comment envisagez-vous la préparation du grand carénage, qui impliquera des opérations de maintenance de bien plus grande ampleur ?
Enfin, on entend dire que près de 80 % des doses de radiations reçues au sein des centrales nucléaires le sont par les sous-traitants. Confirmez-vous ce chiffre et, en ce cas, comment l'expliquez-vous ?
Dans leur rapport sur l'organisation de la maintenance, les comités locaux d'information (CLI) de la Manche estiment que le recours à autant de sous-traitants dans les centrales peut entraîner une perte de la culture de sûreté au sein de l'entreprise à cause de la rotation des personnels. Partagez-vous ce point de vue ?