Tout à fait.
Le sous-investissement dans l'outil de production s'explique par les choix de l'entreprise à l'époque. Aujourd'hui, elle développe un projet industriel qui ouvre des perspectives de fonctionnement dans la durée, ce qui change complètement la donne : elle a donc réinvesti dans ses moyens de production, à la fois pour les fiabiliser et pour s'inscrire dans une perspective de fonctionnement au-delà de quarante ans.
Aujourd'hui, EDF consacre des moyens suffisants à la modernisation de ses installations et à leur maintenance, tant sur le plan humain que sur le plan financier. Nous nous attachons à commencer la mise en oeuvre de ce programme de rénovation des gros composants en même temps que nous continuons d'en renforcer la sûreté.
Les effectifs de la division Production nucléaire ont atteint leur plus haut niveau historique : nous sommes plus de 22 000, soit un millier de plus que l'année précédente, la plupart travaillant sur les sites de production, et 1 500 à 2 000 au sein des services centraux.
La maîtrise industrielle de nos arrêts de tranche n'ayant pas été conforme au résultat attendu, on peut légitimement se demander comment nous maîtriserons, demain, la charge encore plus importante du grand carénage. Nous avons élaboré un plan d'action en partant d'une idée simple : plus le volume d'activité augmente, plus les activités différentes s'ajoutent et plus elles sont compliquées à gérer. Il dépend des choix de programmation qu'un arrêt de tranche soit complexe ou réalisé de manière fluide.
Traditionnellement, les programmes d'activité étaient définis de façon centralisée pour être ensuite intégrés par les sites pour les arrêts de tranche. Selon cette logique industrielle, EDF avait décidé de rénover chaque année un nombre précis de transformateurs dans les CNPE. Pour faire face à l'accroissement d'activité, il va falloir renverser la logique et permettre aux CNPE de définir eux-mêmes, dans une perspective pluriannuelle et, bien sûr, en lien avec le niveau national, la programmation de leurs activités afin de faciliter la maîtrise industrielle des arrêts de tranche.
Un autre levier très important est le développement des compétences. Les métiers qui concourent à la maîtrise des arrêts de tranche s'apprennent peu à l'école ; aussi avons-nous développé des formations internes. Conjuguées à nos nouveaux recrutements, elles contribuent à renforcer nos compétences et s'inscrivent dans le plan d'action destiné à maîtriser ce volume d'activité croissant, et donc à nous préparer au grand carénage.
S'agissant de la répartition de la dosimétrie, je confirme que 80 % des doses de rayonnements sont reçus par les salariés des entreprises sous-traitantes. Ce chiffre correspond exactement à la répartition des activités entre les salariés des entreprises extérieures et les salariés d'EDF ; l'exposition n'est pas liée au statut des salariés mais à la nature des activités effectuées. Il va de soi que les robinettiers d'EDF qui réalisent des opérations de maintenance sont exposés exactement de la même manière que les employés des entreprises extérieures. Pour les deux types de salariés, nous avons le même souci de réduire autant que possible les doses reçues. Celles-ci ont été divisées par deux en dix ans et représentent aujourd'hui environ 1 millisievert par an, ce qui correspond à l'exposition naturelle. En moyenne, l'exposition naturelle en France est de 2,4 millisieverts par an. La dose moyenne est ici de 1,4 millisievert par an pour les salariés des entreprises extérieures et de 0,5 millisievert par an pour les salariés d'EDF.