Intervention de étienne Dutheil

Réunion du 13 février 2014 à 10h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

étienne Dutheil, directeur-adjoint de la production nucléaire à EDF :

Je ne partage pas l'idée d'un risque de perte de la culture de sûreté. La conscience de la conséquence de son activité sur la sûreté relève de nombreux facteurs, tels que la formation ou le management, mais elle n'est pas liée à la sous-traitance. La question est celle du maintien des compétences à EDF pour maîtriser ces activités. Le processus d'apprentissage des personnels, notamment au démarrage des installations, n'est plus reproductible pour les installations telles qu'elles fonctionnent aujourd'hui.

Il faut avoir présent à l'esprit ce qui est essentiel pour maîtriser une activité de maintenance. Par exemple, afin de déterminer l'état de fonctionnement d'une pompe, deux opérations sont nécessaires : mesurer les vibrations puis les analyser. Les deux activités n'ont pas les mêmes conséquences sur les choix de maintenance ; il est évident que l'analyse implique bien plus de conséquences sur le choix à opérer que la collecte elle-même.

Au sein d'EDF, 27 000 personnes travaillent dans le secteur de l'énergie nucléaire à la conduite des installations, dans l'ingénierie et dans les choix de maintenance. Nous avons choisi de maintenir certaines compétences en interne, souvent dans des services qui interviennent dans plusieurs CNPE. Sont concernées la maintenance des groupes motopompes primaires, la maintenance de la robinetterie et les activités de soudage. Il nous est, en effet, apparu utile de compléter les dispositifs d'acquisition des compétences par la réalisation.

Notre politique industrielle prend donc en compte cette dimension de maintien des compétences. Elle n'est pas figée dans le temps : en fonction des retours d'expérience et de l'évolution de nos cartographies des compétences, nous pouvons être amenés à la modifier. La réponse est toujours plurielle, avec des activités qui relèvent de la réalisation et de la formation ainsi que des chantiers-écoles que nous développons. Ceux-ci constituent un levier très intéressant puisque l'on peut y réaliser des gestes en étant déconnecté des contraintes, de sûreté ou autres, liées à l'installation. La maintenance des automatismes – calculateurs, capteurs, contrôle-commande – est très majoritairement, voire intégralement, opérée par des agents EDF.

La situation est assez différente en fonction des domaines, et la préoccupation de l'entretien des compétences est une donnée d'entrée pour notre politique industrielle.

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