Les méthodes permettant de réussir un arrêt de tranche sont à peu près les mêmes partout. Dans ce domaine, les performances d'EDF sont en retrait par rapport à celles des meilleurs exploitants, notamment américains. En revanche, pour ce qui concerne les tranches en marche, la fiabilité du parc français est à peu près la même que celle du parc américain.
Les écarts de performance sur les arrêts de tranche ont deux origines. L'une est structurelle : des différences de règles d'exploitation entre les deux pays jouent sur environ 6 % de la disponibilité annuelle, ce qui est assez considérable. Néanmoins, abstraction faite de cet écart, il reste un différentiel de 4 à 5 % entre les meilleurs résultats obtenus par les tranches américaines et celles d'EDF. L'autre cause est donc que, objectivement, nous avons des progrès à accomplir, et c'est bien le sens de notre projet industriel.
Pour illustrer mon propos, la salle des machines d'une centrale est équipée du groupe turbo-alternateur, d'un pont roulant qui sert à la manutention des pièces et d'un réservoir d'eau utile au circuit d'alimentation des générateurs de vapeur. Conformément à la réglementation, si une épreuve hydraulique de ce gros réservoir doit être effectuée, le pont de la salle des machines ne peut plus être utilisé. Programmer des travaux importants sur le groupe turbo-alternateur l'année même où devra être opérée l'épreuve hydraulique est donc une mauvaise idée. Cet exemple est évident et connu, mais il est plus facile de construire un programme d'arrêt pour de grosses opérations que pour les petites, qu'il faut prévoir très en amont. Cela exige que la décision de mise en oeuvre des stratégies de maintenance soit davantage décentralisée.