Intervention de Manuel Baritaud

Réunion du 30 janvier 2014 à 9h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Manuel Baritaud, analyste senior « électricité » de l'Agence internationale de l'énergie :

En tant qu'organisation intergouvernementale, l'AIE s'intéresse en priorité à ce que peuvent faire les gouvernements des pays membres. La sécurité électrique repose sur plusieurs piliers dont le premier renvoie à la sécurité de l'alimentation en combustible fossile. À l'échelle européenne, celle-ci est notamment améliorée par la constitution de marchés gaziers, qui permet d'accroître les liquidités et de multiplier les sources d'approvisionnement. Les deux autres piliers sont l'adéquation de la fourniture – il faut disposer en permanence de suffisamment de capacités de production, de transport et d'interconnexion disponibles pour faire face à la demande – et la sécurité du système électrique, les gestionnaires de réseaux devant définir et exploiter les réseaux de façon à éviter les coupures. Or, comme le montre la directive relative à la sécurité de l'approvisionnement en électricité, dans le contexte institutionnel européen actuel, cette compétence relève clairement des États membres. L'introduction des marchés des capacités dans différents pays est d'ailleurs décidée par chaque État membre, et non à l'échelle européenne.

Cette fragmentation pose problème, alors même que l'on essaie de développer un marché européen intégré. En effet, l'absence de coordination entre les investissements de production réalisés dans différents pays risque de multiplier les inefficacités. Il faut donc travailler à une meilleure synchronisation des politiques nationales en matière de sécurité de l'alimentation électrique.

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