Dans un réacteur, quand le combustible fond, il se masse au fond de la cuve, qu'il attaque. À Three Mile Island, la cuve a été fortement attaquée mais pas percée. Quand le combustible la traverse, il peut se retrouver en contact avec le béton du radier, qu'il attaque à son tour. Partout en France, le radier a une épaisseur de deux à trois mètres, ce qui n'est pas le cas à Fessenheim.
EDF, à qui nous avons demandé de l'épaissir, a proposé une solution astucieuse, consistant à modifier la configuration du dispositif situé sous la cuve. Si le coeur fondu sort de celle-ci, il s'étalera, ce qui le rendra moins actif, de sorte qu'il traversera le béton moins vite. Reste qu'il le traversera tout de même, alors qu'il pourrait traverser dans un autre réacteur. Le dispositif n'est donc pas un “récupérateur” au sens où l'on serait certain que le corium resterait confiné, mais il agit seulement comme un retardateur ; un récupérateur comprend un circuit de refroidissement sous la zone d'étalement, ce qui permet de figer complètement le coeur. Notre objectif est d'obtenir à Fessenheim le même niveau de sûreté que dans le reste du parc.