Intervention de Marc-Jacques Kuntz

Réunion du 13 février 2014 à 11h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Marc-Jacques Kuntz, CFE-CGC :

Oui, mais c'est à la direction de l'entreprise qu'il vous faudrait le demander.

S'agissant du contrôle de la dose reçue par les intervenants, nos résultats sont parmi les meilleurs dans le monde, ce que confirme le rapport annuel de l'Inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection (IGSN). Des progrès sont accomplis chaque année et peu de déviances sont à déplorer sur le terrain, ce qui n'a pas toujours été le cas.

La plupart des personnels évoluant sur un site nucléaire ne travaillent pas en zone contrôlée parce que l'on n'entre pas dans un bâtiment réacteur lorsque la tranche est en fonctionnement ; on y pénètre uniquement pour y effectuer la maintenance. C'est pourquoi les arrêts de tranche ont un effet de saisonnalité : comme ils ont lieu tous les douze ou dix-huit mois, les agents chargés de l'effectuer ne restent pas sur le site en permanence. En raison de la nature même de leur métier, ils sont le plus exposés aux radiations ; ils sont aussi souvent employés par des entreprises sous-traitantes, la logique économique et industrielle voulant qu'on ne garde pas sur un seul site des compétences spécifiques à certains matériels.

L'entreprise embauche beaucoup actuellement, au-delà du simple remplacement des personnes partant à la retraite. Au mois d'août dernier, un accord social a été signé à la division de la production nucléaire (DPN), qui prévoit l'embauche de 2 000 personnes supplémentaires, réparties dans différents secteurs de la direction dont l'effectif atteindra 22 000 personnes.

Nous mettons un point d'honneur à développer l'alternance, qu'un autre accord social vise à accroître dans nos établissements. C'est ainsi qu'elle devrait atteindre 5 % alors que le taux légal est fixé à 3 % des effectifs. Il s'agit d'une démarche dans laquelle tous les acteurs se retrouvent gagnants : l'entreprise bénéficie de personnels présents dans l'entreprise pendant un à trois ans, et elle peut les embaucher s'ils donnent satisfaction ; ces personnels profitent d'une formation professionnelle et perçoivent une rémunération qui leur permet de financer leurs études. Des efforts importants sont consentis sur certains sites, comme celui de Penly où 7 % des salariés sont en alternance. Par contraste, la situation nationale a vu le nombre d'alternants diminuer en 2013.

La formation assurée à EDF est d'un excellent niveau grâce à l'allocation d'importants moyens horaires et financiers. Des simulateurs ont été installés sur la plupart des sites nucléaires, des plans de formation très ambitieux ont été élaborés, des obligations de formation des prestataires ont été intégrées dans les cahiers des charges, des académies des métiers ont été créées pour former les nouveaux arrivants et des systèmes de tutorat très efficaces ont été mis en place en interne et promus par la direction et les syndicats par le biais de la signature d'un accord social.

Les passerelles entre les activités sont limitées par l'augmentation du travail dans le nucléaire due aux opérations de maintenance, aux nouvelles pratiques développées à la suite de l'accident de Fukushima et aux nombreux départs en retraite. Les ressources humaines formées dans le parc nucléaire ont fait l'objet d'un investissement important du fait de la haute technicité des tâches, et l'on est réticent à les voir partir rapidement.

Mon organisation syndicale ne m'a pas non plus donné mandat pour m'exprimer sur la fermeture de Fessenheim, mais sa position est connue.

La politique de l'entreprise n'a pas fondamentalement changé en matière de prestations externalisées, si ce n'est que les prestataires doivent répondre à davantage de contraintes, et apporter une « mieux-disance » dans le domaine social en particulier. On peut toutefois regretter qu'il n'existe pas de statut protecteur, offrant de meilleures garanties à des salariés qui peuvent malheureusement rester en intérim durant toute leur vie professionnelle.

Travaillant dans une centrale nucléaire en fonctionnement, je connais mal la question des travailleurs non déclarés du chantier de construction de l'EPR de Flamanville. Les travailleurs salariés d'entreprises extérieures assurant la maintenance ou d'autres prestations particulières font, en tout cas, l'objet de nombreux contrôles.

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