Ce n'est pas l'interactivité, mais l'« intercréativité » qui fera venir les gens physiquement. Même si cela attire encore du public, nous n'en sommes plus à l'expérience « presse-bouton », qui peut se faire largement chez soi. La jeune génération n'a plus envie d'être mise dans des cases. Elle ne souhaite pas que l'on formate ses connaissances en la sollicitant pour visiter une exposition avec un début, des passages obligés, une fin, conçue par des professionnels ou par des professeurs. Les jeunes veulent « co-créer » leur visite, en faire une sorte de Facebook mobile où ils sont en contact avec les leurs, que ce soit le groupe avec lequel ils sont venus ou le groupe créé grâce à un système interactif qui, comme les badges de Davos, indique qui l'on est, ce que l'on veut, qui l'on veut rencontrer, etc. Il s'agit, comme le disait Jeremy Rifkin dans L'Âge de l'accès, d'une culture du partage de l'émotion et de l'expérience. L'important n'est pas de posséder un ticket d'entrée, mais, comme au Club Méditerranée, de partager l'émotion en plus du paysage.