Vous dites que la consommation d'électricité en France n'augmente pas, mais il semblerait que l'on constate une hausse de l'ordre de 2 % par an, liée à l'accroissement de la population, à l'utilisation croissante de biens de consommation et de biens d'équipement, ainsi qu'à la promotion des appareils électriques.
Par ailleurs, à Fessenheim, un dispositif de traitement de l'hydrogène a été mis en place : ce qui s'est passé à Fukushima ne pourrait pas se produire. Il serait également bon de prendre acte que la sécurité électrique a été doublée, voire triplée, et que les nouveaux groupes électrogènes ont été installés de manière à tenir compte du risque de tsunami – pourtant limité.
Deux questions. La première est un peu hors sujet, mais je viens d'apprendre qu'une femme a été condamnée aux États-Unis à trois ans de prison ferme pour s'être introduite par effraction dans un site nucléaire. Que pensez-vous de la sanction ? Greenpeace a pratiqué ce type d'action en France. Comment appréciez-vous les risques d'accidents corporels que vous faites prendre à vos militants ?
Quel regard portez-vous sur la transition énergétique engagée en Allemagne, avec ces deux orientations majeures que sont la sortie du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables ? Le bilan, en 2013, était le suivant : une production d'électricité issue à 45 % du charbon – et, plus précisément, à 26 % du lignite : un record depuis la réunification ! –, à 23 % des sources d'énergie renouvelables et à 15 % du nucléaire ; les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 2 % en 2012 et d'autant en 2013 ; quant aux prix de l'électricité, ils ont atteint les limites du supportable pour les consommateurs allemands. Sur le site Internet de WISE-Paris, j'ai trouvé un document faisant état des émissions de CO2 en fonction des technologies de production électrique utilisées : le nucléaire, c'est 35 grammes par kilowattheure, contre 1 019 grammes pour le charbon et 1 050 pour le lignite. Pensez-vous que l'Allemagne a fait les bons choix ?