Je vous poserai les mêmes questions qu'aux intervenants précédents.
En ce qui concerne l'EPR de Flamanville, nous constatons un écart significatif du calendrier et des coûts de la construction avec ce qui avait été prévu. Quelle est votre analyse ? Quelles sont selon vous les principales causes d'un tel écart entre ce qui a été vendu aux pouvoirs publics il y a une dizaine d'années et ce qui advient aujourd'hui, qui met en péril la crédibilité des entreprises concernées ?
L'EPR est vendu pour pouvoir fonctionner pendant soixante ans à 90 % de disponibilité. Estimez-vous cela crédible au vu de ce que nous pouvons observer – à savoir, pour ce qui concerne la France, des réacteurs âgés en moyenne de vingt-cinq ans et qui fonctionnent à moins de 80 % de disponibilité ?
Vous avez le privilège d'avoir une vue transversale sur les quatre EPR aujourd'hui en construction. Selon vous, lequel entrera le premier en fonctionnement ? Comment faire en sorte que le retour d'expérience bénéficie rapidement aux autres ?
Il semble que la construction des EPR chinois se heurte à bien moins de difficultés que celle de l'EPR finlandais et de l'EPR français. Quelles en sont les raisons ?
Qui va payer la facture de l'EPR finlandais ? Nous avons noté hier, à l'occasion de la publication de vos résultats, qu'AREVA avait passé une nouvelle provision dans ses comptes. J'ai eu l'occasion de discuter il y a une dizaine de jours avec un ministre finlandais : pour lui, il ne faisait pas de doute qu'il n'en coûterait que 3 milliards au client, et que le contribuable français payerait le reste. Sachant que la facture sera plutôt de l'ordre de 8,5 milliards, qui payera quoi ? Le contribuable français aura-t-il vraiment à payer pour la construction de l'EPR finlandais ?
Mes dernières questions porteront sur l'ATMEA. Est-ce ce modèle ou l'EPR qui domine aujourd'hui dans les efforts de recherche d'AREVA ? Investissez-vous de la même façon dans les deux projets, comme deux voies qui seraient complémentaires, ou en privilégiez-vous un ? D'autre part, où en êtes-vous en Turquie ? Avez-vous bon espoir d'y construire un jour ces ATMEA ? Vous noterez que je fais un effort pour ne pas parler des risques sismiques… (Sourires.)