Les piscines de l'EPR sont en hauteur. À la différence de celles du parc actuel, elles sont protégées des crashs d'avion. Mais d'autres scénarios sont possibles, comme une vidange accidentelle de la piscine. Le système de liaisons aquatiques qui relient la cuve du réacteur au réservoir d'eau est un système assez sophistiqué qui comporte des vulnérabilités d'autant plus problématiques, en cas de vidange, qu'il y a communication avec le bâtiment où loge le réacteur. Si l'EPR constitue un progrès, des améliorations de la sécurité restent donc possibles, et le dôme de protection ne résout pas l'intégralité des problèmes. Je le répète, l'EPR est conçu pour résister à l'impact mécanique d'un avion de grande capacité, mais les effets qu'aurait l'embrasement de plusieurs dizaines de tonnes de carburant restent difficiles à évaluer.
La cuve de l'EPR a bien été conçue pour pouvoir être irradiée pendant soixante ans dans le cadre d'un fonctionnement à 90% de la puissance du réacteur. C'est techniquement possible dans le respect des exigences de sûreté. Reste que les aléas industriels de maintenance sont imprévisibles et qu'ils ne permettent pas de calculer le coefficient de disponibilité effective.