Intervention de Jacques Repussard

Réunion du 27 février 2014 à 9h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Jacques Repussard, directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire :

Nous pratiquons la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), conscients que nous devons non seulement faire face au manque de moyens, mais également assurer le maintien des savoir-faire. Depuis trois ans, l'IRSN mène une politique ambitieuse adossée sur la création d'une université interne et des modules de formation obligatoires pour les ingénieurs. Nous travaillons également activement à l'identification et à la capture des savoir-faire.

Je ne saurai en revanche vous répondre sur le devenir des infrastructures de recherche. Il n'y a pas d'expertise sans recherche, et il n'y a pas de recherche sans moyens d'expérimentation. Or le CEA est en train de détruire sa capacité d'expérimentation pour des raisons budgétaires, préférant se concentrer sur le projet ASTRID et le démantèlement de ses anciennes installations. C'est un problème qui pourrait devenir crucial.

La France est le seul pays qui n'a pas connu de grave accident de criticité, comme il s'en est produit en Russie, au Japon ou aux États-Unis. Or, faute de moyens financiers pour l'entretenir, nous avons renoncé à maintenir notre plate-forme expérimentale de Valduc, alors qu'il s'agissait d'une installation de très haut niveau, mondialement reconnue et dont le Japon veut aujourd'hui nous acheter les résultats. Nous dépendrons donc désormais de notre coopération scientifique avec les Américains, ce qui n'est pas une bonne solution en matière de sûreté nucléaire.

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