Intervention de Hervé Machenaud

Réunion du 27 février 2014 à 11h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Hervé Machenaud, directeur exécutif du groupe Production et Ingénierie d'EDF :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de me donner l'occasion d'exposer le point de vue d'EDF sur les réacteurs de troisième génération, en particulier sur l'EPR de Flamanville, et, plus généralement, sur notre projet industriel concernant le nouveau nucléaire.

Avant de vous répondre à propos du coût – question majeure –, je rappellerai que nous sommes de loin, et pour quelques années encore, le premier exploitant nucléaire mondial. Nous avons construit et maintenu le parc français avec nos propres forces d'ingénierie, ce qui constitue une exception au niveau mondial, et avec l'ensemble de nos partenaires, dont AREVA, premier fournisseur de réacteurs nucléaires au monde. Notre filière industrielle est, après l'automobile et l'aéronautique, le troisième secteur industriel français pour le nombre des emplois directs. Elle est reconnue dans le monde entier pour sa compétence.

Notre responsabilité industrielle est donc double : c'est celle de l'énergéticien qui doit assurer la relève de ses parcs et, en particulier en France, celle de l'industriel leader de son secteur, qui doit veiller au maintien du tissu industriel dont il a besoin. Nous assumons chacune de ces deux tâches dans l'esprit qui nous a toujours animés : celui d'un opérateur du service public d'abord soucieux de l'intérêt général et responsable, dans son domaine, du patrimoine industriel français.

Parler des réacteurs nucléaires de troisième génération, c'est d'abord parler de l'avenir du nucléaire. Bien entendu, nous préparons aussi l'avenir en nous appuyant sur d'autres filières de production, classiques et renouvelables. Vous savez quel effort nous consacrons en particulier à la recherche et développement en matière d'énergies renouvelables, avec notre filiale EDF Énergies nouvelles. En 2013 comme en 2012, EDF a davantage investi dans ce secteur de son activité que dans le nouveau nucléaire. L'énergie nucléaire n'en reste pas moins une filière de production d'électricité indispensable dans le monde, compétitive, fiable, décarbonée, assurant indépendance énergétique et emploi – c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a été choisie dans les années soixante-dix.

On compte plus de 430 centrales en service dans le monde et 70 en construction. Si l'on fait exception de l'Allemagne, de la Suisse et, dans une moindre mesure, de la Belgique, tous les pays disposant du nucléaire poursuivent son exploitation et, pour beaucoup d'entre eux, son développement, et de nombreux pays sans nucléaire ont des projets ou des programmes de construction nucléaire.

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