S'agissant de la durée du chantier de Flamanville, EDF avait envisagé au début des années 2000 d'avancer le travail d'ingénierie de détail, de moitié environ, préalablement au début des travaux. Mais le projet était encore trop incertain, de sorte que l'on a renoncé à cette anticipation. Au moment où il a ensuite été décidé de construire l'EPR, l'évaluation s'est fondée sur le coût, les quantités et la durée de fonctionnement du N4. Dans l'intervalle, la réglementation et les contrôles ont été substantiellement modifiés – sans compter les difficultés propres à la tête de série et les faiblesses liées aux problèmes de mobilisation de l'industrie, largement responsables du retard pris.
Ailleurs dans le monde, la plupart des très grands projets de ce type ont eux aussi donné lieu à des prolongations de chantiers notables. Cela résulte d'une perte de maîtrise industrielle que nous nous efforçons aujourd'hui de reconquérir. Quant à notre crédibilité future, le fait que les délais aient été entièrement revus il y a deux ans et soient désormais tenus au jour près me semble très rassurant.
L'estimation des coûts s'est également fondée, probablement à tort, sur le N4 alors que le contexte était très différent. Partir de Civaux pour construire un EPR n'était probablement pas la bonne référence…
Nous n'avons pas évalué depuis 2008 le coût de production de l'EPR de Flamanville en le ramenant au MWh, car le résultat ne serait pas significatif dès lors qu'il s'agit d'une tête de série. En outre, les 25 % dont j'ai parlé s'appliquent au coût de construction, lequel ne représente que 50 à 60 % du coût de production au MWh, ce qui les ramène à 12 à 15 %.