Même si l'État ne s'était pas impliqué dans la politique mémorielle, les Français auraient commémoré leurs combattants de 1914, et les étrangers seraient venus sur notre territoire pour en faire de même avec les leurs. La Grande guerre est un peu la bataille de Bouvines de certains pays du Commonwealth : pour l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud ou le Canada, elle correspond à l'émergence du sentiment national. Ces pays participent tous les ans aux cérémonies, dans la relative indifférence des Français. La dynamique mémorielle, dans les pays étrangers, ne suit pas le même calendrier que la nôtre, mais elle est réelle. Au demeurant, la plupart de ces pays possèdent des structures analogues à la nôtre, même si, souvent, les initiatives bilatérales, interrégionales, transfrontalières ou scolaires prévalent – notamment de part et d'autre du Rhin. Que nous le voulions ou non, la commémoration de la Grande Guerre revêt une dimension internationale.