Certains de nos compatriotes semblent vivre dans un présent éternel, sans passé et, par conséquent, sans futur.
Deux images me reviennent en mémoire. La première est celle du Chelsea Hospital, dont les pensionnaires portent l'uniforme rouge, alors que les Invalides sont devenus un musée ; la seconde est celle du tableau intitulé « Le Rêve du soldat ».
Il y a deux siècles, les « Marie-Louise », épaulés par les « vieilles moustaches », ont résisté alors qu'ils étaient souvent en infériorité numérique. Avant la Première Guerre mondiale, la République avait la mémoire de son histoire longue, dont la région Champagne-Ardenne, avec la guerre oubliée de 1870, connaît la profondeur. Qui se souvient aujourd'hui de la guerre de Crimée ? Nul ne sait où se trouve ce territoire, même si l'actualité ne va pas tarder à le rappeler… La Campagne de France, dont quelques collectivités commémorent le bicentenaire, n'est pour ainsi dire jamais citée. Entre les Marie-Louise et les Poilus, il y a pourtant de nombreux points communs. Je regrette d'autant plus l'oubli du début du XIXe siècle que c'est dans les tranchées que le monde du Congrès de Vienne a disparu.