Intervention de Antoine Prost

Réunion du 26 février 2014 à 10h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Antoine Prost, président du conseil scientifique :

Les comités départementaux n'ont pas tous les mêmes critères ; certains nous ont transmis un grand nombre de projets, et d'autres beaucoup moins. Cela explique en partie les inégalités en matière de labellisation. Tous les refus sont néanmoins motivés ; ils tiennent le plus souvent au fait que le dossier se réduit à une simple déclaration d'intention, et parfois au caractère dérisoire du projet – par exemple, creuser une tranchée dans le Var parce qu'on ne peut pas envoyer les enfants visiter les champs de bataille.

Sur la relation franco-allemande, le comité scientifique formule une mise en garde. On a parfois tendance à interpréter l'histoire depuis 1914 en fonction du geste qui la conclut pour nous, contemporains, à savoir la poignée de mains entre François Mitterrand et Helmut Kohl sur le champ de bataille de Verdun en 1984 ; mais il ne faut pas oublier que Français et Allemands ne représentent qu'un tiers des 10 millions de morts de la guerre de 1914. Bref, on ne peut résumer celle-ci à un conflit franco-allemand. Nous n'aurions pas gagné la bataille de la Marne, par exemple, sans les Russes et les Anglais.

Au reste, ce n'est pas l'Europe ou la réconciliation franco-allemande qui est sortie de la guerre de 1914, du moins pas directement, mais la Société des Nations, ancêtre de l'ONU : l'Union européenne est la réalisation régionale d'une ambition qui, au départ, était plus large.

Cela dit, beaucoup de villes jumelées commémorent conjointement la Première Guerre mondiale ; la mémoire des prisonniers allemands est parfois évoquée dans des commémorations sur notre sol.

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