Intervention de Jacques Myard

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Vous venez d'illustrer, monsieur le directeur général, l'efficacité de la diplomatie russe ! Sur ces trois dossiers, nous n'avons pas nécessairement fait les bons choix, et peut-être nous sommes-nous même trompés lourdement.

La crise ukrainienne est d'abord un problème interne : une révolte contre un régime corrompu. Les gesticulations de certains hommes politiques et députés européens n'ont fait qu'attiser les tensions. Or, nous n'avons pas intérêt à ce que l'Ukraine devienne membre de l'Union européenne : Moscou ne l'acceptera jamais. Nous devons avoir de bonnes relations avec la Russie.

En Syrie, notre choix s'est porté sur M. al-Jarba, qui est totalement inféodé à l'Arabie saoudite et ne représente rien sur le terrain. Surtout, faire du départ de M. al-Assad un préalable, c'est comme si le général de Gaulle avait dit à Évian qu'il ne voulait pas du FLN en Algérie ! C'est ahurissant !

Avec l'Iran, il est certes difficile de parvenir à un accord, compte tenu de la manière dont se prennent les décisions dans ce pays. Mais comment allez-vous faire pour « éloigner l'Iran du seuil » ? Notre intérêt est de le ramener dans le concert des nations au Moyen-Orient, notamment pour résoudre la crise syrienne. Or, nous l'excluons car nous soutenons l'Arabie saoudite, qui n'est pas à proprement parler un exemple en matière de démocratie, ni de défense des droits, en particulier ceux des femmes !

Notre diplomatie est dans une impasse sur ces trois dossiers.

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