Quel que soit le scénario en Ukraine, il faut que le dialogue se développe entre le Président et l'opposition. Or, chacun des deux camps manifeste des réticences. L'opposition a jugé la loi d'amnistie insuffisante, exigeant la libération de toutes les personnes arbitrairement détenues, l'arrêt des exactions et l'abrogation des lois liberticides adoptées en janvier. Un accord sur la tenue d'élections anticipées supposerait que tous les groupes de l'opposition se rangent à une solution parlementaire. Certains sont prêts à le faire, d'autres non. Au sein du Parti de régions, les oligarques poussent en ce sens. C'est la direction dans laquelle il faudrait aller.
Il n'y a aucune ingérence de la part de la France ou de l'Union européenne dans ce processus. Nous appelons simplement les parties à dialoguer, à éviter les exactions et à adopter une attitude constructive. Quant aux élections anticipées, elles sont demandées non pas par la communauté internationale, mais par l'opposition. De même, le rapport de forces n'est pas établi par la communauté internationale, mais résulte de la mobilisation surprise de l'opposition. Or, celle-ci s'est produite à l'occasion de la rupture des discussions sur l'accord d'association avec l'Union européenne. Ce sont les Ukrainiens qui se tournent vers l'extérieur et cela nous confère une responsabilité accrue. À Munich, le ministre a incité son homologue ukrainien et les dirigeants de l'opposition à trouver une issue politique à la crise. Seule une solution définie par les Ukrainiens eux-mêmes peut convenir. Je le répète : il n'y a aucune ingérence.