Monsieur le ministre, nous vous remercions de votre présence cet après-midi pour cette séance conjointe de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale et de celle des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, que je coprésiderai en compagnie de M. Jean-Claude Peyronnet. Cette audition fait suite à la réunion que vous avez organisée le 7 mars dernier au Quai d'Orsay avec les bureaux de nos deux commissions.
Quels sont les objectifs poursuivis par le président Vladimir Poutine, alors que vous insistez sur la gravité d'une situation qui ne cesse de se détériorer ? La Russie officialisera-t-elle l'annexion de la Crimée à la suite du référendum qui doit se tenir dimanche prochain, le 16 mars, dans cette région ? Existe-t-il une chance minime que ce processus ne soit pas conduit à son terme ? La Russie compte-t-elle mener une action équivalente dans d'autres provinces de l'Est de l'Ukraine ? D'une conversation tenue hier avec mon homologue, j'ai retiré l'impression que la Russie souhaitait que l'ensemble du pays fasse acte d'allégeance.
Le Président par intérim de l'Ukraine, M. Olexandre Tourtchinov, a affirmé exclure une action militaire en Crimée – ce que les discussions officieuses avec les dirigeants de Kiev laissaient entrevoir. En même temps, plusieurs responsables ukrainiens ont fait savoir que le pays défendrait militairement les provinces de l'Est.
Comment percevez-vous l'attitude des Européens ? Le Conseil européen a décidé de mettre en place un système de sanctions reposant sur trois étages, dont le premier se trouve déjà en vigueur. La deuxième partie sera-t-elle rapidement déployée, sachant qu'elle consiste principalement à geler les avoirs de certains responsables russes. La cohésion européenne se maintiendra-t-elle ?
M. Arseni Iatseniouk, Premier ministre, a demandé la signature du volet politique de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine : quelles seront les décisions prises en la matière ?