Nous sommes confrontés à une crise gravissime pour l'Ukraine et pour l'Europe qui peut avoir des répercussions à long terme y compris au Moyen-Orient, en Syrie ou en Iran. Nous devons donc absolument tenter de comprendre ce qu'il y a dans la tête de l'autre partie.
Je me souviens qu'en 1990, nous avions assuré à M. Mikhaïl Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait pas au-delà des frontières de l'Allemagne occidentale. Elle est finalement allée beaucoup plus loin, jusqu'au Pays Baltes et à la Roumanie, et, en 1996, à Bucarest, son extension à l'Ukraine et à la Géorgie a même été proposée. Quant au secrétaire général de l'Organisation, M. Anders Fogh Rasmussen, nous pouvons au moins considérer que certaines de ses déclarations ont été peu opportunes. Dans ces conditions, nous devons tenter de comprendre le sentiment obsidional russe.
Les institutions européennes devraient aussi procéder à une sorte d'« examen de conscience ». L'accord d'association, tel qu'il avait été préparé avant le revirement du sommet de Vilnius, ou le ballet des personnalités occidentales qui se sont succédé pour soutenir les manifestants de Maïdan peuvent difficilement être considérés autrement que comme de l'ingérence. L'accord d'association vise à appliquer nos normes libérales à un pays proche de la Russie, très en retard, dont l'économie bureaucratique se trouve au bord de la banqueroute. Les Russes offraient 15 milliards et nous 11…