Le groupe UMP a souhaité recourir à une commission d'enquête sur l'exil des forces vives de la nation. Il existe aujourd'hui de nombreux indicateurs et beaucoup d'études sur le sujet. Même s'ils doivent certainement être améliorés, nous possédons déjà des documents très précis. Une mission d'information parlementaire aurait peut-être été un support plus adapté à nos travaux. Sur le fond, je souhaiterais évoquer l'exil des jeunes français. Une étude du laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques a été publiée en mars sur le sujet. Elle nous apprend qu'il n'existe pas de fuite massive des personnes les plus qualifiées de notre pays, tout au plus une légère hausse. Cette étude fournit trois éléments face à ce constat. Premièrement, cette hausse est beaucoup plus faible que dans d'autres pays de l'OCDE, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas. Deuxièmement, cette légère hausse est liée à la hausse du nombre de diplômés, à la baisse du coût de l'expatriation, et au développement des dispositifs de mobilité géographique. Je signale que les crédits d'Erasmus vont être augmentés de 40 % sur la période 2014-2020, et étendus aux jeunes moins diplômés. Troisièmement, l'étude précitée indique qu'un jeune expatrié sur deux envisage un retour en France dans les cinq ans. Même si cela reste à vérifier, je tenais à donner ces appréciations afin de montrer la nécessité de relativiser les constats que pourra faire la commission d'enquête. Nous sommes tous attachés à faire vivre une citoyenneté européenne et à favoriser les échanges entre pays. Il n'est donc pas anormal d'être amené à vivre temporairement à l'étranger au cours de son cursus universitaire ou de sa carrière professionnelle.