Monsieur le Premier ministre, puisque vous avez parlé de vérité, je commencerai par rappeler que le remaniement qui vous a conduit à vos nouvelles fonctions est la conséquence d’un échec, l’échec de la majorité et de la politique conduite par le Président de la République depuis deux ans. Il s’est traduit par une déroute électorale pour vous, mais il est surtout, pour les Français, et personne, aucun républicain ne peut s’en réjouir, le résultat de la situation cruelle qu’ils vivent au quotidien.
Entre les deux tours de l’élection municipale, nous avons appris qu’il y avait 30 000 chômeurs de plus au mois de février, 30 000 familles de plus frappées par le chômage. Cette réalité touche plus de 3,3 millions de nos compatriotes. Notre pays compte en outre 8,7 millions de pauvres, des familles qui souffrent. Ces difficultés nous obligent à la responsabilité.
C’est vrai qu’il y a eu un fort matraquage fiscal, que les déficits publics n’ont pas été suffisamment réduits. Loin d’être jugulés, ces derniers se sont creusés et l’on a atteint des taux de prélèvements obligatoires records. Vous ne pouvez pas en rejeter la responsabilité sur ceux qui ont exercé le pouvoir avant vous, parce que les Français, qui vous ont confié le pouvoir, attendent de vous que vous assumiez pleinement vos responsabilités. Et vous avez à en rendre compte.
Je veux donc simplement que vous entendiez bien le message qui a été adressé au Président de la République, au Gouvernement et à sa majorité lors des dernières élections municipales. Vous avez connu une déroute électorale comme rarement un pouvoir en place en a connu. Là encore, cela nous oblige, nous qui allons exercer des responsabilités nouvelles, à proposer un chemin nouveau pour le pays, un chemin de responsabilité. Cela vous engage à répondre, et vous l’avez fait en partie dans votre déclaration de politique générale, monsieur le Premier ministre.
Tout d’abord, la situation me paraît être le fruit d’une erreur de diagnostic : la majorité considérait que la crise était avant tout une crise du sarkozysme alors qu’il s’agissait en réalité d’une crise mondiale d’une violence inouïe,