Monsieur le président, monsieur Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, nous portons naturellement un jugement favorable sur votre personne, monsieur le Premier ministre, connaissant votre énergie, votre volonté et votre détermination à agir – des qualités très utiles en temps de crise.
Mais ce qui importe, c’est la ligne qui sera suivie, la politique qui sera menée. Il se trouve que nous nous connaissons personnellement depuis longtemps. Cela m’autorise à vous parler avec solidarité, sincérité et franchise, ainsi que je l’ai fait hier, lorsque vous m’avez reçu à Matignon comme président du groupe RRDP.
Nous ne pouvons pas – nous ne devons pas – oublier le résultat des municipales et sa signification. Dans son allocution du 31 mars, le chef de l’État a dressé le constat suivant : « J’ai entendu votre message, il est clair. Pas assez de changements et donc trop de lenteur. Pas assez d’emplois et donc trop de chômage. Pas assez de justice sociale et trop d’impôts. »
Ce constat, comme celui que vous venez d’exprimer, est exact. En parallèle de la poursuite du redressement des finances publiques, il faut répondre bien davantage aux préoccupations principales des Français : l’emploi, le pouvoir d’achat, la pression fiscale, les difficultés de la vie quotidienne.
Ce nouveau gouvernement incarne-t-il le changement annoncé ? Pour ce qui est de sa composition, le renouvellement n’existe guère, puisque, à deux exceptions près, les ministres d’aujourd’hui appartenaient au gouvernement d’hier. Ce sont des femmes et des hommes de qualité, mais la nouvelle équipe apparaît comme la reproduction fidèle, voire la copie conforme de l’équipe précédente.