En France, la nomination du Premier ministre demeure la prérogative d’un seul homme, le Président de la République. La composition d’une nouvelle équipe gouvernementale donne le sentiment d’être ainsi réduite à un casting construit en quelques heures. Qui peut sérieusement croire qu’il soit possible d’envisager les inflexions indispensables à apporter à une politique – et pourtant, il en faut, des inflexions – en si peu de temps ?
Ces conditions ne sont pas propices à l’avènement d’une véritable culture de coalition et de majorité bâtie sur un programme d’action et des projets communs.
Le projet, parlons-en. Ainsi que je le disais en introduction, notre projet commun est celui que le Président de la République avait présenté et fait adopter par les Français lors de son élection. C’est sur la base de ces engagements que nous, députés de la majorité, avons été élus.
Avons-nous assez fortement, assez clairement, assez fidèlement mis ce projet en oeuvre depuis deux ans ? Celles et ceux qui ont élu François Hollande en 2012, qu’ils soient socialistes, écologistes, centristes ou de la gauche de la gauche comme on dit, ont répondu à leur manière les deux derniers dimanches de mars. Et leurs réponses convergent : ils ne se retrouvent pas dans la politique gouvernementale menée jusqu’ici sous l’autorité du Président de la République. C’est donc de sa réorientation qu’il convient que nous débattions aujourd’hui, et non des personnes choisies pour conduire la politique gouvernementale.
Depuis deux ans, il y avait des ministres écologistes au Gouvernement. Elle et lui ont travaillé avec courage et fait adopter des textes qui ont profondément réorienté la politique dans leurs domaines de compétences, comme nous nous y étions engagés ensemble. Je tiens, au nom de l’ensemble de mes collègues du groupe écologiste, à saluer leur action au Gouvernement pendant ces vingt-deux mois.
Je tiens à saluer également l’engagement désintéressé et le courage déployés par Jean-Marc Ayrault dans le redressement entamé depuis deux années,