C’est aussi à cela que nous jugerons la façon dont l’intérêt public et l’intérêt général sont défendus dans chacune des collectivités de notre pays, et nous y serons attentifs tant que nous resterons dans cette période de difficultés et de crise.
Monsieur le Premier ministre, les Français ont exprimé leur désarroi et leurs attentes. Il vous appartient – et vous le faites pleinement – d’animer l’action de la majorité pour que nous balayions ce désarroi et répondions pleinement à leurs aspirations.
L’enjeu est triple, vous le connaissez : il est démocratique, il est républicain et il est social. Et parce qu’il est démocratique, républicain et social, il est au coeur du logiciel de la gauche.
Nos concitoyens doivent retrouver le désir de participer à la vie démocratique. Sachons pour cela leur offrir les vrais débats, leur présenter les vraies options, faire appel à cette passion française pour le débat national et, en définitive, pour la politique. La manière dont vous avez assumé cette chose essentielle à leurs yeux, la vérité que nous leur devons, doit permettre de les ramener sur le chemin de l’investissement citoyen.
Nos concitoyens doivent retrouver le désir d’une République vivante, conquérante, sûre d’elle-même, dont les principes laïcs restent intangibles, tout en accueillant toutes les cultures, une République dont les valeurs ne sont pas simplement déclamées mais vérifiées et incarnées.
Ne mésestimons pas l’aspiration à l’égalité qui est au fondement de notre pays depuis plus de deux siècles et qui est constitutive de notre vivre ensemble !
Nos concitoyens attendent enfin une réponse à la question sociale. La priorité à l’emploi qui est la nôtre depuis près de deux ans participe de cette réponse. Elle doit être complétée par une attention plus soutenue portée aux classes populaires et aux classes moyennes, c’est-à-dire au coeur social du pays. Nous sommes à votre disposition, au rythme qui sera le vôtre, pour poursuivre le chantier de la remise à plat de la fiscalité, pour lequel le Gouvernement s’était pleinement engagé et pour lequel nous avons mobilisé les énergies ici, à l’Assemblée.
Monsieur le Premier ministre, vous nous trouverez à vos côtés pour mettre en oeuvre cette politique, pour tenir, en quelque sorte – parce qu’il faut quelques fidélités –, la promesse du Bourget, qui constitue pour beaucoup l’acte fondateur de notre majorité, cette promesse qui consiste à donner la primauté à l’économique sur la finance – et c’est ce que nous faisons – à réveiller dans notre pays la passion pour l’égalité.
Vous nous trouverez à vos côtés pour mener à bien ce programme. Nous construirons avec vous, nous prendrons toute notre place dans cette nouvelle étape de notre action. Nous savons pouvoir compter sur votre énergie pour assumer dans la clarté, au service de la République et avec l’autorité nécessaire, ce qu’Albert Camus a justement appelé le réformisme radical, ce réformisme radical qui constitue désormais notre feuille de route collective au service duquel cette énergie nouvelle que vous apportez doit être mobilisée.
Monsieur le Premier ministre, je suis particulièrement heureux et fier, au nom du groupe socialiste, républicain et citoyen, de vous accorder la confiance que vous nous demandez pour la politique que vous nous proposez aujourd’hui.