Pour les acquérir, il faudrait que je m'oppose à un projet très emblématique, tant il est vrai qu'une part de notre crédibilité tient à notre capacité à arrêter les opérations. Je viens ainsi, dans un autre domaine, de supprimer l'institut d'excellence des énergies décarbonées (IEED) Géodénergie, ce qui a provoqué de vifs soubresauts – et a du reste suscité chez les partenaires de ce projet des idées nouvelles.
En tout cas, le jury qui, tout en reconnaissant l'excellence de Saclay, a critiqué sa gouvernance, a montré que nous prenions cet aspect au sérieux.
La partie la plus difficile de notre travail est, je l'ai dit, l'évaluation, qui consiste à identifier les effets transformants et la valeur ajoutée des investissements d'avenir. À ce titre, j'ai notamment réuni les IDEX, les instituts hospitalo-universitaires (IHU) et les instituts de recherche technologique (IRT) pour leur demander comment ils imaginaient l'évaluation de cette valeur ajoutée. Pratiquement tous les patrons d'IHU ont répondu que cette dernière se traduisait par une notoriété internationale accrue, par une capacité à attirer des chercheurs de meilleur niveau grâce à des bourses spéciales permettant de les payer et par une accélération de la publication des recherches permettant à des chercheurs français d'accomplir des premières dans un environnement très compétitif. Les IHU ont également pu créer des plates-formes de moyens communs dans des domaines tels que l'informatique, la simulation ou les tests, pour lesquels il était auparavant très difficile de trouver des financements. Nous aurons encore à juger le nombre de brevets et l'importance des travaux interdisciplinaires, dont le développement est l'un des objectifs des IDEX et des IHU, ainsi que, pour les IDEX, l'impact sur le classement de Shanghai.