Intervention de Corinne Erhel

Réunion du 9 avril 2014 à 21h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel :

La Commission des affaires économiques a débattu à maintes reprises du marché des télécoms, secoué par des bouleversements profonds dans un climat de tension constante. Paradoxalement, le marché explose avec la multiplication des usages du téléphone portable mais les revenus des opérateurs baissent sous l'effet d'une politique de prix bas, y compris pour la 4G. Assurément, le déploiement des réseaux fixe et mobile est un enjeu majeur pour le développement industriel français. Plus de 20 milliards d'euros d'investissements seront nécessaires et, si les opérateurs ne tenaient pas leurs engagements, la croissance et l'emploi seraient compromis.

À notre connaissance, l'offre de Bouygues n'était qu'une réaction à celle de Numericable, alors même que la mise en vente de SFR était connue depuis de nombreux mois. Auparavant, quels ont été les contacts entre opérateurs ?

Numericable a pris des engagements pour les emplois actuels, mais seulement au sein du groupe. Or, invariablement, les rapprochements se répercutent chez les équipementiers et les prestataires. Qu'en sera-t-il en l'occurrence ? Dans le rapport que nous avons fait avec Laure de la Raudière sur l'impact de la régulation après l'arrivée du quatrième opérateur, nous avions mis en exergue la nécessité absolue de mesurer l'impact économique global des décisions prises, par exemple les conséquences sur l'emploi d'un retour à trois opérateurs. Or, l'État n'a pas cette culture alors que les télécoms sont un élément stratégique pour le développement économique. Qu'est-ce qui est prévu dans ce domaine ?

Je termine par une pensée particulière pour tous les salariés concernés, dans l'ensemble de la filière, qui souffrent de l'incertitude ambiante et ont du mal à envisager sereinement l'avenir. Il faut se mettre à la place de ceux qui vivent au rythme des fusions-acquisitions qu'ils apprennent en lisant la presse. En outre, l'incertitude dans laquelle ils sont plongés s'allongera du délai dont dispose l'Autorité de la concurrence pour se prononcer sur la validité du rapprochement. Neuf mois, c'est long.

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