Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 16 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, madame la présidente, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, s'il est un diagnostic que nous partageons sur tous les bancs de cette Assemblée, c'est celui de la perte de compétitivité de nos entreprises et de ses conséquences en chaîne, lourdes à gérer, que nous déplorons chaque jour : toujours plus de pertes de parts de marchés, toujours plus de fermetures d'entreprises, toujours plus de délocalisations et de chômage.

Le constat est implacable, regardons-le en face un instant. Entre 2000 et 2009, le coût du travail par unité produite a augmenté de 20 % en France et de 7 % seulement en Allemagne. Les exportations françaises, qui représentaient 55 % des exportations allemandes en 1990, n'en représentent plus aujourd'hui que 45 %. Selon l'INSEE et EUROSTAT, le taux de marge des entreprises françaises, qui était inférieur de 3 points à celui des entreprises allemandes au début des années 1990, lui est aujourd'hui inférieur de 12 points !

Cette situation entraîne un taux d'épargne de la valeur ajoutée de 13 % en France contre 18 % pour la zone euro, ce qui veut dire que le taux d'autofinancement des investissements est à 64 % en France contre 90 %, en moyenne, dans la zone euro. Tout cela, monsieur le ministre, vous le savez.

Et pourtant, ces cinq dernières années, la réforme de la taxe professionnelle, la création de nouveaux pôles de compétitivité, le renforcement d'Oséo et du Fonds stratégique d'investissement, le développement de l'économie verte et le crédit impôt recherche ont été autant de soutiens massifs apportés aux entreprises, néanmoins insuffisants pour renforcer leur compétitivité. Le coût du travail constitue, vous le savez, une des raisons majeures, avec la fiscalité qui pèse sur nos entreprises, de notre déficit de compétitivité.

A-t-on tout essayé ? Certainement pas ! Depuis 2007, plusieurs voix centristes s'étaient élevées pour instaurer une TVA sociale. Elles n'ont pas été entendues. En 2011, l'un des vôtres, Manuel Valls, appelait à la création d'une TVA sociale, expliquant même que cela permettrait de « sauvegarder notre système de protection sociale, servir au réarmement industriel du pays et créer 60 000 emplois par an ».

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