M. André a parlé de « gesticulations ». Nous avons pourtant affaire à des personnes tout à fait sérieuses : entre autres, les présidents de l'association bretonne des entreprises agroalimentaires, du MEDEF et de l'UIMM de Bretagne, des fédérations départementales des syndicats d'exploitants agricoles. Ils comprennent mal de devoir se contenter d'un entretien privé. Au contraire, tout devrait être public, transparent, collégial. Notre mission aurait d'ailleurs pu se rendre dans les régions ou les villes concernées par l'écotaxe, tant celles où son impact est important que celles où sa suspension pose un problème d'emploi, par exemple à Metz. Ne restons pas dans l'abstraction ! Alors que nous invoquons en permanence les réalités concrètes et locales, il serait paradoxal de ne pas entendre les acteurs de terrain ! Je ne vous demande d'ailleurs pas de partager leur opinion, monsieur le président.
D'autre part, le rôle de la mission n'est pas seulement de revoir les modalités d'application de l'écotaxe : rien ne doit nous empêcher de proposer des solutions alternatives à celle-ci. Plusieurs d'entre nous, notamment au sein du groupe SRC, ont évoqué la possibilité de réduire le montrant du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) – 20 milliards d'euros – pour compenser le manque à gagner sur l'écotaxe – évalué à environ 1 milliard. Lorsqu'il n'est pas possible de collecter un impôt, parce que cela suscite des difficultés économiques et sociales considérables, voire des troubles à l'ordre public, il est de notre responsabilité d'envisager des dispositifs susceptibles d'être mieux acceptés.
Enfin, si cela pose problème d'organiser l'audition du collectif avant les élections municipales – ce que je peux comprendre –, faisons-le après : ma préoccupation n'est pas la campagne électorale, mais la qualité de notre travail.