Je pourrais vous suivre, monsieur Le Fur, si les ouvrages publics ne se dégradaient pas avec le temps. Or le maître d'ouvrage public a du mal à entretenir et à moderniser les infrastructures – c'est une des fragilités du système public, qui vaut d'ailleurs tout autant pour les tribunaux, les prisons ou les lycées. Nous pourrions très bien imaginer que l'usager ne finance pas le coût de l'investissement, mais seulement celui de l'entretien et de la modernisation. Tel est d'ailleurs le cas pour certaines lignes à grande vitesse, sur lesquelles la tarification permet d'assurer le « petit équilibre ». Mais le contexte économique et financier peut aussi justifier que l'on fasse appel aux usagers pour financer le coût complet des infrastructures. Ces décisions relèvent de l'autorité politique.
Vous avez évoqué un naufrage, monsieur Savary. Pour ma part, je dirais plutôt que nous avons colmaté les voies d'eau.