Intervention de Philippe Gruat

Réunion du 26 février 2014 à 11h00
Mission d'information sur l'écotaxe poids lourds

Philippe Gruat, directeur général adjoint du groupe Point P :

Le secteur de la distribution des produits du bâtiment et des travaux publics représente environ 70 milliards d'euros. Notre métier va de la livraison de granulats coûtant trois à quatre euros la tonne jusqu'à celle de produits finaux comme les papiers peints et les peintures. Le groupe Point P, assez caractéristique des métiers du secteur, vend pour un peu plus de 7 milliards d'euros de marchandises, dont la moitié seulement est livrée, l'autre moitié étant enlevée directement par les clients dans les points de vente Point P, mais aussi Cedeo, Brossette, Dispano, Pum Plastiques … Les marchandises livrées sur les chantiers le sont soit par des camions circulant pour notre compte propre – c'est de plus en plus rare –, soit par des transporteurs externes, dont les camions peuvent d'ailleurs porter notre enseigne, mais qui nous facturent la prestation du transport.

Dans les marchés publics ou avec les grandes entreprises, nos prix s'entendent nets, « franco de port ». Il ne nous est pas possible de répercuter les frais de transport de manière séparée, sans compter que nos engagements nous interdisent de les augmenter en cours d'année.

À côté de cette activité « aval », nous avons une logistique « amont » considérable. Nous nous approvisionnons en effet directement auprès des usines pour mettre ensuite à disposition des entreprises de bâtiment et de travaux publics la gamme la plus large possible de produits.

Pour avoir, au cours de ma carrière, travaillé dans d'autres pays d'Europe, notamment en Suisse, je puis témoigner que ce pays a la chance de disposer d'un réseau ferroviaire adapté à proximité des villes, ce qui permet, d'une part d'approvisionner par le rail les chantiers en matériaux lourds, d'autre part de récupérer par ce même moyen de transport les déchets secondaires du bâtiment, et ce avec une remarquable efficacité sur de très courtes distances. En France, lorsque je travaillais pour le groupe Lafarge, 400 péniches naviguaient sur la Seine afin de livrer des granulats pour le compte du groupe. Si ce transport par voie d'eau a rencontré un grand succès en région parisienne, le succès a été moindre en Rhône-Alpes et dans l'Est. Lorsque les infrastructures et le contexte social le permettent, le transport fluvial et le transport ferroviaire peuvent être remarquablement efficaces.

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