Intervention de Roland Bacou

Réunion du 29 janvier 2014 à 17h30
Mission d'information sur l'écotaxe poids lourds

Roland Bacou, président national « Transport de marchandises » :

Alors que nous facturons au mois et encaissons à trente jours pour 80 % de nos clients, nous devons payer à quinze jours, ce qui signifie que nous avançons de l'argent sur la première quinzaine. Là-dessus, on nous demande encore des cautions ! Avec toutes ces cautions et garanties exigées par nos fournisseurs, nous sommes aujourd'hui confrontés à des problèmes de couverture SFAC (Société française d'assurance-crédit) qui peuvent tout bloquer. Chaque fournisseur est en droit de demander des garanties sans vous en informer, si bien qu'un beau jour, vous pouvez découvrir que votre fournisseur de carburant vous coupe votre carte parce que vous n'êtes plus couvert par votre assurance-crédit. Du jour au lendemain, une entreprise saine peut devenir en difficulté parce qu'on la prive des moyens de fonctionner. Ce n'est qu'au bout de maints coups de téléphone que vous finissez par trouver un interlocuteur qui vous explique les raisons de votre situation. Comment voulez-vous que les TPE s'en sortent sans accompagnement ? Ajoutez à cela le pouvoir du banquier et du gros chargeur, et vous comprendrez que le transporteur ne fait que subir !

De surcroît, les quelques textes qui nous protègent ne sont pas appliqués. Nous avons beau relever des infractions, personne n'intervient ou de façon si peu discrète que le chargeur contrôlé sait immédiatement d'où vient la plainte : quinze jours après, vous êtes mis dehors. Quant à la DGCCRF, elle est aujourd'hui quasiment réduite à néant et manque de monde pour travailler. À voter des textes sans mettre en oeuvre les moyens de les faire appliquer, on joue avec la vie des entreprises. Avez-vous conscience quelle est la vie des entrepreneurs et de leurs familles ? Ces gens ne sont pas aussi vicieux que les grandes entreprises ; le jour où ils tombent, ils se retrouvent une main devant, une main derrière, sans rien ! Croyez bien que c'est triste, après une vie de travail.

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