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Intervention de Alexis Degouy

Réunion du 10 avril 2014 à 10h30
Mission d'information sur l'écotaxe poids lourds

Alexis Degouy, directeur des affaires publiques de l'Association nationale des industries alimentaires, ANIA :

La loi relative à la consommation va déjà dans le bon sens : toutefois elle ne saurait régler le déséquilibre existant entre 12 000 entreprises agroalimentaires et sept grands distributeurs.

La production et la transformation d'un côté et la distribution de l'autre sont deux grands secteurs qui font vivre les territoires avec de nombreux emplois à la clé. C'est donc ensemble qu'ils doivent trouver une solution. Les négociations commerciales ont été particulièrement difficiles cette année en matière de répercussion. Nous sommes engagés dans une inquiétante spirale déflationniste. L'inflation des prix alimentaires due notamment à la hausse des matières premières s'est élevée à 3,7 % en Allemagne en 2013 contre 1,2 % en France, la différence étant prise sur les marges des industriels, dont le tissu finit par se déliter. Comment dans ces conditions investir dans l'outil de production et innover pour rester concurrentiel au plan international ? Il appartient au Parlement et au Gouvernement de trouver des solutions pour instaurer une logique responsable, de l'amont à l'aval jusqu'à la distribution, et enrayer une spirale déflationniste qui n'est bonne pour personne.

La médiation est un outil qui a fait ses preuves. Nous avons rencontré le Médiateur inter-entreprises et le Médiateur des relations commerciales agricoles, dont les démarches vont dans le sens d'une responsabilité partagée tout au long de la chaîne : malheureusement, nous n'y sommes pas encore parvenus.

Monsieur le président, s'il est vrai que tous les axes routiers ne seront pas taxés, les industriels du secteur agroalimentaire sont toutefois opposés à l'écotaxe parce qu'ils savent qu'ils finiront par la payer. Ils seront, je le répète à nouveau, pénalisés de leur présence sur tout le territoire, laquelle se traduit par l'obligation d'effectuer, à la demande de leurs clients, des livraisons courtes, avec souvent des chargements incomplets, ou encore par celle de se rendre dans des zones reculées, notamment pour aller chercher deux fois par jour le lait dans les fermes.

L'écotaxe telle qu'elle est prévue suscite chez les industriels du secteur agroalimentaire un profond sentiment d'injustice.

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