J'étais bien entendu au courant du travail d'Yves Blein et de Régis Juanico ; nous avons d'ailleurs tous réfléchi à la question. Toutefois, je maintiens l'amendement CE612, ne serait-ce que pour obtenir du Gouvernement des explications précises sur le sujet à l'occasion de l'examen en séance publique.
S'agissant du CE614, je crains qu'il n'y ait un quiproquo : vous me renvoyez au titre I de la loi relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale, consacré à la formation professionnelle, alors que l'amendement porte sur le titre II, qui traite de la démocratie sociale. Aucun représentant des employeurs de l'économie sociale et solidaire n'a participé aux négociations des accords nationaux interprofessionnels qui ont abouti aux lois sur la sécurisation de l'emploi et sur la formation professionnelle. Et, à ma connaissance, seuls participent aux discussions actuelles sur le pacte de responsabilité les syndicats représentatifs des salariés – reconnus comme tels en fonction de leurs résultats aux élections professionnelles – et les syndicats d'employeurs – dont les critères de représentativité ne répondent pas encore à des règles précises. L'UDES prendrait part à ces discussions ? Voilà qui m'étonnerait !
J'en viens à la question du compte personnel de formation. On pourrait s'attendre à ce que le « hors champ » soit concerné par les listes de formations éligibles au CPF qui seront élaborées au sein du Conseil national et des conseils régionaux de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles – CNEFOP et CREFOP. Mais, en réalité, la loi en vigueur ne concerne que les formations qualifiantes, au mieux certifiées, prévues dans le cadre d'une liste de métiers. Une formation destinée au futur associé d'une SCOP – société coopérative et participative – ne sera donc pas éligible, la fonction de coopérateur n'étant pas un métier. L'amendement proposé permettrait au contraire d'inclure dans les formations éligibles toutes celles, diplômantes ou non, qui sont susceptibles de conduire à la création d'activités économiques propres à l'ESS. Il n'est donc pas satisfait par la législation actuelle.