Si vingt-cinq étudiants de dix-huit nationalités différentes ont décidé, à la fin de l'année 2013, de travailler ensemble sur un projet qui aboutira – peut-être – dans douze ans, c'est parce qu'ils y croient. Nous croyons en Paris, nous croyons en la France.
Pour réussir à attirer des personnes à une telle manifestation, l'image de la ville, du pays doit rayonner à travers le monde, incarner les valeurs d'une exposition universelle. Or aujourd'hui ce n'est pas vraiment le cas.
En termes d'image, la France était 3e en 2007, et 13e en 2012. Elle s'est maintenue dans le haut du classement grâce à la force de sa culture et de son patrimoine. Dans toutes les autres catégories, par exemple le climat des affaires, notre pays chute inexorablement. Si ce mouvement se poursuit, l'exposition universelle sera vide, d'où notre proposition d'une campagne, à l'image de celle de l'Angleterre en 2009.
Un étudiant de l'Oklahoma à qui je demandais récemment à quelle personnalité française il pensait spontanément m'a répondu Édith Piaf. Ce n'est pas pour cette image-là – la cité de l'amour, le printemps, les oiseaux… – que les gens viennent à une exposition universelle !
Trois ans avant les JO, je le disais, l'Angleterre a lancé une grande campagne de « rebranding », de renouveau de sa marque, à travers le monde entier, où toutes les personnalités du pays, notamment les chefs d'entreprise, se sont investies. Et cela a marché : notre image de ce pays est aujourd'hui meilleure que celle d'il y a dix ans.
En clair, le choix des personnalités, des ambassadeurs de l'exposition universelle est très important. Plutôt que de choisir Johnny, Belmondo ou Drucker, et sans demander à Stromae de se faire naturaliser, on devrait pouvoir trouver en France des personnalités qui incarnent le progrès, la jeunesse et l'innovation. Et pas n'importe quel progrès : le progrès proche de l'homme.
Ainsi, nous réinventerons l'exposition universelle, nous réinventerons la France.