Comment se matérialise cette exposition sur le territoire français ?
Sur le territoire du Grand Paris, 6 pôles investissent des zones en développement situées sur la Petite couronne, le long de la rocade et de la future ligne 15 du Grand Paris Express.
L'idée est de remettre l'homme au centre du propos, mais surtout au centre de Paris. Après avoir exploré les pôles thématiques associés aux contrats de développement territorial du Grand Paris, le parcours proposé réinvestit la ville grâce à la Coulée verte, et mène les visiteurs en son centre, au Trocadéro, et plus précisément au Musée de l'Homme.
À Paris, une expérience interactive sera proposée au plus grand nombre, mais le visiteur sera invité à venir partager dans toutes nos régions une expérience plus intime, plus extrême et surtout plus immersive, comme je vous le dévoilerai un peu plus tard. Chacune de nos grandes métropoles accueillera une ou plusieurs nations participantes, afin que celles-ci puissent prendre possession du territoire français et proposer un sujet un projet plus libre sur le thème du génie du corps. Tous les sites régionaux de l'exposition seront reliés entre eux sans hiérarchie et constitueront un réseau de mobilité qui s'inscrira dans toutes les villes et dans toute la France.
Ce projet est l'occasion de nous inscrire dans des dynamiques de développement déjà lancées, comme par exemple l'extension du réseau SNCF et la mise en place par la RATP des futures lignes 15 et 16 du Grand Paris Express. Cette nouvelle mobilité, au-delà d'être un simple trajet, se veut aussi être une expérience immersive.
La mobilité du visiteur ne se pense pas seulement en termes de géographie. C'est un voyage temporel, fictionnel que nous leur proposons. C'est une expérience à part entière dans l'exposition. Chaque train, chaque avion, chaque gare sera équipé et permettra à l'usager de vivre une transition extraordinaire entre sa réalité et l'immersion proposée dans chaque grande ville participante.
Focalisons-nous sur l'acteur principal de notre projet : le visiteur, ou plutôt l'« expérienceur ». J'utilise ce terme à dessein car au-delà d'une simple expérimentation dans laquelle le visiteur adopterait une posture plutôt passive d'observateur, nous souhaitons lui proposer une réelle « expérienciation », lui faire adopter une posture dynamique pour qu'il devienne acteur de ce projet.
Imaginons qu'en tant que visiteur, je choisisse de rentrer dans l'exposition par Marseille. Ce choix n'est absolument pas obligatoire, puisque toutes les villes partenaires de l'exposition constitueront des pôles d'accueil. Mais je choisis Marseille pour deux raisons : la première, évidente, c'est que c'est la plus belle ville du monde … pour tous ceux qui y sont nés ; la seconde, la raison principale, c'est que pendant les six mois de l'exposition, Marseille va devenir une ville sous-marine, où je vais pouvoir confronter mon corps à l'élément aquatique au sein du dispositif immersif créé pour l'occasion.
Dès mon entrée dans l'exposition, j'échange mon billet contre le « Biopass » : un petit carnet de santé numérique que je complète tout au long de ma visite et qui me permet de mesurer mes performances et mes réactions lors des activités.
Après Marseille, je continue ma visite à Paris. Je découvre les sites du Grand Paris après un voyage à bord d'un train très spécial.
Dans chacun des six pôles, des projets élaborés par les nations participantes lors des « Expofaces » sont exposés dans les structures pré-existantes. À cela s'ajoutent des monuments symboliques entièrement nouveaux, qui s'insèrent dans le tissu urbain des contrats de développement territorial (CDT), pour proposer aux visiteurs d'« expériencer » les six thèmes présentés. Par exemple, je me dirige vers le pôle « culture et divertissement » au nord de Paris, entre la Défense et Saint-Denis, situé sur le CDT de Plaine-Commune. J'y découvre un territoire des arts, offert aux nations, qui peuvent investir à leur guise, la Cité du cinéma, l'Académie Fratellini, ou encore le 6 B, lieu de création en Seine-saint-Denis. Je pénètre dans le « Corplexe », monument symbolique de ce pôle, à mi-chemin entre le parc d'attraction et le cirque. J'explore bien d'autres choses encore dans les sites parisiens de l'exposition et je termine ma visite à Toulouse, en apesanteur.
Dans cette ville transformée en station spatiale, je visite ou revisite la Cité de l'espace, mobilisée et augmentée pour l'occasion et si je l'ose, je m'enferme dans une capsule proposant une simulation de voyage dans l'espace.
Ma visite de l'exposition universelle de 2025 est maintenant terminée, mais avant de rentrer chez moi, je vais pouvoir récupérer ma propre mémoire de l'exposition : une collection de dessins, photos, vidéos, réalisés par les autres visiteurs lorsque j'étais moi-même en train de participer aux activités, lorsque j'étais moi-même un petit bout de cette exposition, c'est-à-dire un « expositionnaire ». Ce souvenir sera une preuve pour mes proches auxquels je raconterai cette aventure, et surtout une preuve pour moi, dans les années futures, pour me rappeler que, « moi aussi, j'y étais », à cet évènement historique que fut l'Exposition universelle de Paris en 2025.