La question des pavillons était au coeur de notre audition d'hier. Les pavillons nationaux sont une dérive des expositions universelles. Celles que la France a organisées entre 1855 et 1900 n'en avaient pas. On les organisait autour de grandes galeries, où l'on amenait les gens à vivre des expériences sur le progrès incarné par les machines. Mais lorsque la mystique du progrès a faibli, on a invité les pays à construire leur propre pavillon et à montrer ce qu'ils avaient envie de montrer.
Votre projet est intéressant, dans la mesure où il revient à l'origine des expositions universelles, pour faire partager le progrès et faire vivre au visiteur des expériences liées à ce progrès. C'est extrêmement exigeant car depuis le début du XXe siècle, chaque pays construit son pavillon un peu comme il veut, sur une thématique qu'il respecte plus ou moins.
Aujourd'hui, il n'y a plus d'avenir pour les expositions universelles où chaque nation affirme sa puissance par l'architecture ou les grands pavillons. Et comme l'a fait remarquer l'équipe de Sciences-Po, les innovations du XXIe siècle devraient permettre de retrouver l'esprit des premières expositions universelles et d'éviter d'avancer dans la foulée de l'exposition de Shanghai – comme ce sera sans doute le cas de celle de Milan ou de Dubaï.