Intervention de Général Bernard Norlain

Réunion du 9 avril 2014 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Bernard Norlain, président d'honneur de la /Revue/ /Défense nationale :

Juste avant la chute du Mur de Berlin, je travaillais au cabinet du Premier ministre. À l'époque, Michel Rocard fréquentait le groupe de Canberra qui évoquait le désarmement nucléaire. Je n'étais pas convaincu par cette option, mais la disparition de l'Union soviétique nous a obligés à réfléchir sur l'adaptation de notre doctrine du faible au fort. La lutte contre les nouvelles menaces constituées par les dictateurs et les Rogue States nécessite le développement d'armes moins puissantes et plus précises, mais elle exige surtout de les utiliser ; or la doctrine de dissuasion repose sur le non-emploi. Dès lors que l'on banalise l'utilisation de l'arme nucléaire pour détruire des centres de décision d'un régime, on crée un grave danger. Car, je le répète, le nucléaire, c'est l'arme absolue.

Au-delà de la question éthique, pouvons-nous léguer à nos enfants un monde dans lequel la bombe atomique risque d'être utilisée ? Contrairement à la France, de nombreux généraux étrangers, notamment américains – y compris des commandants des forces stratégiques américaines –, britanniques et russes, appuient l'idée d'un désarmement nucléaire.

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