Il convient de distinguer l'arme nucléaire, la doctrine de la dissuasion et celle de l'emploi, celle-ci ayant évolué au cours des décennies. Vos petits-enfants pourront peut-être vous reprocher de vivre dans un monde nucléarisé, mais ils pourront également vous blâmer de les avoir empêchés de disposer de la bombe pour répondre à une attaque nucléaire.
Le désarmement unilatéral ne constitue pas une option sérieuse, mais le désarmement général est-il pensable ? Je rentre d'une réunion du bureau de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Copenhague, où je représentais notre assemblée. Les événements qui viennent de se dérouler en Crimée ont provoqué une peur très vive dans les pays baltes et en Géorgie, car la Russie a fait fi du traité qu'elle avait signé avec l'Ukraine au moment de l'indépendance de celle-ci, aux termes duquel elle reconnaissait les frontières ukrainiennes en contrepartie du renoncement du nouvel État à l'arme nucléaire.
Je ne crois pas à l'émergence d'une défense européenne, car seuls trois pays – le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France – mobilisent 2 % de leur PIB pour leur défense.