Il est difficile de distinguer les migrants économiques des demandeurs d'asile ; la frontière est assez compliquée à établir. Je souhaiterais que les procédures soient moins lentes qu'elles ne le sont actuellement. Il est naturel que les migrants économiques soient attirés par l'Union européenne.
Il arrive que la procédure soit très longue ; j'ai eu à connaître de familles déboutées au terme de plusieurs recours puis, après l'intervention du préfet, contraintes à quitter la France et expulsées. Et là, on touche à des problèmes humains : des enfants, en France depuis trois ou quatre ans, allant à l'école ; des liens sociaux avec l'environnement familial. Parfois même, la population locale se mobilise pour que l'expulsion n'ait pas lieu. Il est injuste de renvoyer des personnes qui ont réussi à s'intégrer, même si elles ont triché au départ, puisqu'elles n'étaient pas demandeuses d'asile.
On ne peut pas laisser ouvert à tous l'accès au territoire de l'Union parce que cela risquerait de se retourner contre les personnes ayant un réel besoin de protection. Il est naturel que les pays puissent maitriser l'immigration. Mais l' Union européenne doit fixer des règles communes. Il y a une dizaine d'année, des populations traversaient la France pour aller en Angleterre car les conditions d'accueil y étaient meilleures. Des règles communes éviteraient les mouvement secondaires des demandeurs d'asile. J'assistais il y a quelques jours à une manifestation sportive et les premiers arrivés étaient des migrants ; j'ai compris pourquoi ils étaient venus en Europe.